Globeleq, l’un des principaux producteurs indépendants d’électricité au Cameroun, a décidé de fermer ses centrales de Kribi et de Dibamba, privant ainsi le réseau électrique national de 304 MW. Cette décision, motivée par un conflit financier en cours, a plongé de vastes régions du pays dans le noir et suscité de graves inquiétudes quant à la stabilité de l’approvisionnement en électricité du pays.
L’impact immédiat du retrait de Globeleq a été grave, aggravant les pénuries d’électricité existantes et entraînant des pannes de courant plus fréquentes et plus prolongées à travers le pays.
La perte de 304 MW a considérablement mis à rude épreuve un approvisionnement en électricité déjà fragile, affectant à la fois les consommateurs résidentiels et industriels. Les grandes villes comme Douala et Yaoundé connaissent un rationnement de l’électricité, les coupures quotidiennes devenant la norme plutôt que l’exception
Cette crise intervient à un moment particulièrement difficile pour le secteur électrique camerounais. Malgré la récente mise en service de la centrale hydroélectrique de Nachtigal de 300 MW en décembre 2024, le pays était déjà aux prises avec un déficit de production d’environ 100 MW
Le retrait des capacités de Globeleq a désormais poussé ce déficit à des niveaux alarmants, menaçant les activités économiques et la vie quotidienne des Camerounais.
Au cœur de cette crise se trouve un conflit financier complexe entre Globeleq et Eneo, la compagnie d’électricité du Cameroun. Eneo devrait environ 8 milliards de francs CFA par mois à Globeleq, une dette qui s’est accumulée au fil du temps.
Cette tension financière a contraint Globeleq à cesser ses activités dans sa centrale à gaz de Kribi (216 MW) et sa centrale au fioul lourd de Dibamba (88 MW).
Les racines de ce conflit ne se limitent pas à Globeleq et Eneo. Eneo elle-même est aux prises avec des factures impayées de la part de ses clients, notamment du gouvernement camerounais. Cette chaîne de dettes impayées met en évidence l’instabilité financière plus large du secteur de l’électricité au Cameroun, où les problèmes de trésorerie et les factures impayées sont devenus des problèmes endémiques.
Le gouvernement camerounais s’est retrouvé au cœur de cette crise et s’est engagé activement dans des négociations pour résoudre le conflit financier et rétablir l’approvisionnement en électricité. Des efforts sont déployés pour résoudre les problèmes financiers sous-jacents et garantir qu’Eneo puisse honorer ses obligations envers les producteurs d’électricité comme Globeleq
La résolution de ces problèmes est toutefois complexe et nécessite une action coordonnée de la part de multiples parties prenantes. Le gouvernement doit non seulement jouer un rôle de médiateur dans le conflit immédiat, mais aussi s’attaquer aux problèmes systémiques qui affligent le secteur énergétique du pays.
Pour comprendre toutes les implications de cette crise, il est essentiel de considérer le contexte plus large du secteur énergétique du Cameroun. Le mix de production d’électricité du pays repose en grande partie sur l’énergie hydroélectrique, avec des barrages clés comme Songloulou, Edéa et le barrage de Nachtigal récemment mis en service, qui contribuent de manière significative au réseau national.
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Cependant, le changement climatique et les variations saisonnières ont eu un impact sur la production hydroélectrique, entraînant des fluctuations dans l’approvisionnement en électricité. Les centrales thermiques, telles que celles exploitées par Globeleq, jouent un rôle crucial dans la stabilisation du réseau, en particulier pendant les périodes de faible production hydroélectrique.
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Le secteur est confronté à des défis permanents, notamment la nécessité d’investir dans les infrastructures, d’améliorer les réseaux de transport et de distribution et d’assurer la stabilité financière. La surcharge des nœuds de transport et les pannes fréquentes du réseau de distribution sont des problèmes persistants qui contribuent à la crise actuelle.
Le retrait de 304 MW de Globeleq a des conséquences immédiates et à long terme sur l’approvisionnement en électricité du Cameroun. À court terme, le pays continuera à connaître des coupures d’électricité plus fréquentes et des rationnements d’électricité. Les opérations industrielles risquent d’être perturbées, ce qui pourrait affecter les activités économiques et la croissance.
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À long terme, il est essentiel de résoudre les différends financiers et d’investir dans l’amélioration des infrastructures pour stabiliser le secteur de l’électricité et garantir un approvisionnement fiable en électricité pour tous les consommateurs. La crise a mis en évidence la nécessité urgente de réformes globales dans le secteur de l’énergie, notamment en s’attaquant à la viabilité financière des services publics d’électricité et en améliorant l’infrastructure globale.
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Alors que les négociations se poursuivent et que le gouvernement s’efforce de trouver des solutions, des millions de Camerounais sont laissés dans l’ignorance, au sens propre comme au sens figuré, quant à l’avenir de l’approvisionnement en électricité de leur pays. La résolution de cette crise constituera un test crucial de la capacité du Cameroun à relever ses défis énergétiques et à ouvrir la voie à un secteur électrique plus stable et plus fiable.
