Un à un, les représentants de 110 États membres ont pris la parole. Durant la minute et cinq secondes accordée, certains ont félicité le Cameroun pour « les progrès effectués ». D’autres ont fait part de leurs inquiétudes sur « le décalage » entre les textes adoptés par Yaoundé et la réalité du terrain, en ce qui concerne, notamment, la sécurité des défenseurs des droits humains et des journalistes. 2023 a été marquée par la mort violente de plusieurs professionnels des médias. Dont celles de Martinez Zogo en janvier à Yaoundé et de Anye Nde Nsoh, en mai à Bamenda.
Plusieurs ONG – camerounaises et internationales – avaient par ailleurs cosigné une déclaration en amont de cet examen périodique universel pour alerter sur la situation dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, touchés par la violence depuis 2017. Les signataires se disent « préoccupé(e)s par le silence autour de cette crise qui ne bénéficie pas de l’attention et de l’action suffisante au niveau international et régional ».
À Guzang dans le Nord-Ouest début octobre, deux hommes ont été fusillés en pleine rue par un groupe séparatiste. À Mamfe, dans le Sud-Ouest, il y a une semaine, au moins 24 civils sont morts dans une attaque d’un groupe armé.
Devant le Conseil des droits humains à Genève, le Ministre des Relations Extérieures du Cameroun, LeJeune Mbella Mbella a déclaré que la lutte contre l’impunité demeurait une priorité, et que les recommandations du « grand dialogue national » d’il y a quatre ans étaient en cours d’implémentation. Concernant la mort de Martinez Zogo, sans le nommer, le ministre LeJeune Mbella Mbella a rappelé qu’une procédure judiciaire était en cours. Plusieurs personnes sont mises en examen dans le cadre d’une instruction menée au niveau de la justice militaire.
Les recommandations du Conseil des droits humains de l’ONU seront rendus publics en fin de semaine.