Le navire-hôpital « Peace Ark », appartenant à la marine chinoise, a accosté au port autonome de Douala le 7 octobre 2024, dans le cadre d’une mission humanitaire orientée vers l’assistance médicale des populations locales. Son arrivée a coïncidé avec un besoin croissant de services de santé dans le pays, exacerbé par divers défis socio-économiques et sanitaires.
La visite du navire-hôpital a été planifiée pour une durée de sept jours, un laps de temps qui devait permettre aux équipes médicales de s’organiser pour offrir des consultations, des interventions chirurgicales et des traitements préventifs. L’équipage a préparé des installations sophistiquées à bord, permettant d’accueillir des patients pour des consultations dans différentes spécialités médicales, y compris la chirurgie, la pédiatrie, et la médecine générale.
Frustrations et insatisfactions des patients
Les témoignages des patients ayant reçu des soins à bord du « Peace Ark », font froid dans le dos, et mettent en lumière une série de frustrations et d’insatisfactions préoccupantes. Bien que l’intention derrière l’initiative du bateau hôpital soit louable, la réalité sur le terrain révèle des défis majeurs, tant du côté de l’organisation que de la qualité des soins reçus.
Les longues files d’attente sous un soleil accablant
Selon des témoignage recueillis par la rédaction de Vitrine du Cameroun surplace, seule une infime partie, soit environ 1 %, des plus de 2000 patients enregistrés quotidiennement était effectivement reçue pour un traitement. Ce qui a entraîné non seulement une détresse accrue parmi les malades, mais également une perception d’inefficacité des services de santé offerts par le bateau.
Les paracétamols et l’ibuprofène comme médicaments
Les patients interrogés expriment une insatisfaction notable quant aux médicaments disponibles durant leur séjour à bord. Les choix pharmaceutiques étaient limités, se résumant principalement à des analgésiques courants tels que le paracétamol et l’ibuprofène. Ce qui a conduit de nombreux patients à se sentir abandonnés, surtout ceux souffrant de maladies nécessitant des traitements plus complexes ou des médicaments spécifiques.
Des soins approximatifs
La perception générale des soins reçus à bord du navire chinois « Peace Ark » est négative. Si certains patients ont pu bénéficier d’un traitement relativement bon, la majorité a fait état d’un manque de communication, de suivi et d’accompagnement par le personnel médical. « Les médecins s’expriment entre eux et en mandarin », nous confie une infirmière camerounaise qui a été associée à cette campagne.
La proportion de patients réellement traités efficacement reste faible, avec de nombreux cas de maladies chroniques non traitées. Des patients atteints de conditions telles que le diabète ou l’hypertension n’ont reçu qu’un suivi limité.
Ressenti des professionnels de la santé locaux
Hermine, infirmière de profession, a vécu une expérience peu recommandable au sein du Bateau Hôpital Chinois. Son enthousiasme initial a rapidement été terni par la réalité du terrain. Elle évoque des frustrations liées aux contraintes logistiques et aux attentes non comblées. « Nous nous sommes rendu compte que bien souvent, les ressources nécessaires pour une prise en charge optimale n’étaient pas à la hauteur de nos ambitions », explique-t-elle. Les professionnels de santé présents sur le bateau témoignent également de ce constat, décrivant des situations où des traitements et des équipements de base faisaient défaut.
« Nous avons été déçus de réaliser que l’engagement de chacun ne suffisait pas pour transformer la réalité des soins de santé dans la région », se désole un médecin camerounais, approché par Vitrine du Cameroun.
Par ailleurs, l’on a appris que les médecin à bard de ce navire asiatique était des étudiants mis en stage d’imprégnation par le gouvernement chinois.
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