Dans un discours empreint de frustration à peine voilée, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a profité de l’inauguration du nouvel immeuble du Trésor à Douala le 7 mars pour mettre en lumière les difficultés foncières auxquelles son ministère est confronté dans la capitale économique du Cameroun.
Répondant à l’appel du maire de Douala, Roger Mbassa Ndine, qui souhaitait voir le ministère des Finances multiplier ses investissements immobiliers dans la ville, Motaze a dressé un tableau peu reluisant des obstacles rencontrés par son département.
Trois cas emblématiques ont été évoqués par le ministre :
1. Le projet avorté de la cité des douanes à New Bell : Malgré un décret d’affectation datant de 2015, le chantier sur un terrain de 2 hectares a été interrompu en raison de multiples intrusions, dont la vente illégale d’une partie du terrain et l’installation d’un marché de volaille.
2. Le terrain de la mutuelle des inspecteurs et officiers de douane à Bonamoussadi : Acquis légalement en 1998, ce terrain de 1859 m² fait l’objet de contestations malgré un titre foncier obtenu en 2024 et une décision favorable de la Cour suprême.
3. Le projet d’immeuble pour le CENADI à Bonanjo : Bien que ce cas semble évoluer positivement grâce à l’intervention des autorités, le ministre a souligné les difficultés initiales rencontrées.
Face à ces entraves, Motaze a lancé un appel direct au gouverneur de la Région du Littoral, Ivaha Diboua, et au maire de Douala, Roger Mbassa Ndine, exigeant « une collaboration franche et totale » pour débloquer les projets d’investissement du ministère.
Le ministre a également annoncé des projets ambitieux pour l’avenir, notamment la construction d’au moins deux « hôtels des impôts » à Douala, des complexes regroupant divers services fiscaux régionaux et divisionnaires.
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Cette intervention du ministre des Finances met en lumière les défis persistants en matière de gestion foncière à Douala, soulignant la nécessité d’une meilleure coordination entre les autorités locales et nationales pour faciliter les investissements publics stratégiques. Elle révèle également les tensions sous-jacentes entre différents niveaux de l’administration camerounaise dans la gestion du développement urbain de la plus grande ville du pays.