C’est bien plus qu’un simple match de phase de poules. C’est une tradition, un oracle. Historiquement, quiconque sort vainqueur de cette confrontation en phase de groupes de la Coupe d’Afrique des Nations finit, presque à chaque fois, sur le toit du continent. Dimanche soir (21h) au Grand Stade de Marrakech, le choc entre la Côte d’Ivoire et le Cameroun pour la deuxième journée du Groupe F s’annonce comme une finale avant l’heure.
Une rivalité historique au sommet de l’Afrique francophone

Ce « classique » du football africain oppose deux nations au palmarès colossal : huit titres cumulés (cinq pour le Cameroun, trois pour la Côte d’Ivoire). Au-delà des chiffres, c’est la suprématie de l’Afrique francophone qui se joue.
Cette tension, autrefois incarnée par le duel légendaire entre Didier Drogba et Samuel Eto’o, se déplace aujourd’hui sur les bancs de touche et dans les déclarations d’avant-match. La consigne de David Pagou, sélectionneur camerounais — « Ne respectez pas trop la Côte d’Ivoire » — a déjà fait monter la température, obligeant Emerse Faé à calmer le jeu en conférence de presse. « Le Cameroun, c’est le frère ennemi, la belle-famille », a tempéré le coach ivoirien.
Deux styles, une même ambition
Sur le terrain, les deux géants arrivent avec des certitudes différentes après leurs victoires initiales respectives contre le Gabon et le Mozambique :
* Le Cameroun « renaissant » : Sous l’impulsion de Samuel Eto’o, les Lions ont fait peau neuve. Plus jeunes, plus athlétiques et portés par une nouvelle solidarité collective, ils ont impressionné lors de leur entrée en lice.
* La Côte d’Ivoire « héritière » : Les champions en titre gèrent leur statut. Solides défensivement, les Éléphants cherchent encore leur efficacité offensive, orphelins de Sébastien Haller, blessé.
L’ombre du futur champion
L’enjeu comptable est immense, mais l’enjeu psychologique l’est encore plus. Les statistiques ne mentent pas : en 1984, 2000, 2002 et 2015, l’équipe qui a remporté ce duel en poules a fini par brandir le trophée.
« Ces deux sélections sont de probables candidats au titre », souligne le consultant Xavier Barret. Si l’histoire se répète, le public de Marrakech assistera ce dimanche au sacre prémonitoire du futur roi d’Afrique.





