Les Assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement (BAD) à Abidjan ont marqué un tournant historique ce jeudi avec l’élection de Sidi Ould Tah, économiste mauritanien, comme 9ᵉ président du Groupe. Il entrera officiellement en fonction le 1er septembre 2025 pour un mandat de cinq ans renouvelable, succédant ainsi au Nigérian Akinwumi Adesina, dont le second mandat s’achève.
Un leadership expérimenté face aux défis continentaux
Avec plus de 20 ans d’expertise en finance internationale et en stratégie économique africaine, Ould Tah incarne une transition vers une gouvernance axée sur l’innovation et la résilience. Son élection intervient dans un contexte où l’Afrique doit conjuguer crise climatique, informalité économique et chômage des jeunes – des enjeux qu’il a placés au cœur de sa campagne.
Trois piliers pour un mandat ambitieux
1. Infrastructures résilientes au climat: Face aux sécheresses et inondations récurrentes, Ould Tah promet de mobiliser des financements verts pour des projets durables, alignés sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
2. Formalisation du secteur informel:
Près de 85% des emplois en Afrique subsaharienne relèvent de l’économie informelle. Le nouveau président veut structurer ce secteur par des politiques d’inclusion financière et fiscale.
3. Autonomisation de la jeunesse:
Avec 60% de la population africaine âgée de moins de 25 ans, la BAD compte lancer des programmes de formation et d’accès au capital-risque pour les startups.
Les réactions et attentes
Les marchés africains ont accueilli cette nomination avec optimisme, saluant le profil technocrate et panafricain d’Ould Tah.
« Son expérience dans des institutions comme la BCEAO et la BOAD est un atout pour une BAD plus proactive », analyse un expert économique basé à Dakar.
Reste à voir comment il conciliera les priorités des 55 États membres, entre pays producteurs de pétrole et économies fragiles. Son premier discours programmé en septembre 2025 sera scruté à la loupe.