Dans un communiqué officiel publié hier, le Ministre d’État, Ministre de l’Enseignement Supérieur, Jacques Fame Ndongo, a fermement condamné la tentative de soutenance d’un doctorat honoris causa prévue pour le businessman Emmanuel Naossi. Cette déclaration intervient en réponse à l’annonce d’une cérémonie programmée pour le 13 décembre dans un hôtel de Douala, organisée par l’Université Populaire Afrique Evolution (UPAE).
Le ministre Fame Ndongo a qualifié cette initiative d' »illégale » et d' »illicite« , soulignant plusieurs irrégularités majeures. Tout d’abord, l’UPAE, à l’origine de cette démarche, « ne figure dans aucun répertoire des institutions d’enseignement supérieur reconnues » selon la loi camerounaise en vigueur. Le ministre précise que cette entité n’est ni une institution publique, ni une institution privée agréée, ni même une institution internationale ou étrangère autorisée à opérer au Cameroun.
De plus, Fame Ndongo rappelle que la soutenance n’est pas une modalité d’attribution du titre de Docteur Honoris Causa. Selon l’arrêté N°99/0084/MINESUP/DDES du 23 décembre 1999, seules les universités d’État et les institutions universitaires homologuées sont habilitées à décerner ce titre honorifique, et ce, sans procédure de soutenance.
La cérémonie prévue devait porter sur le thème « De la plantation à l’industrialisation de la filière cacao : cas de Néo Industry SA« , reflétant les activités entrepreneuriales de Naossi. Cette tentative inédite de soutenir formellement un doctorat honoris causa a suscité de vives réactions dans l’opinion publique camerounaise.
Cette prise de position ferme du ministre de l’Enseignement Supérieur met en lumière les enjeux de régulation et de crédibilité dans le système éducatif supérieur du Cameroun. Elle soulève également des questions sur les pratiques de reconnaissance académique et les limites entre les honneurs légitimes et les initiatives non conformes aux normes établies.
Alors que l’événement était prévu pour demain, il reste à voir comment Emmanuel Naossi et l’UPAE réagiront à cette déclaration ministérielle qui remet en question la légitimité de leur démarche.