C’est l’objectif du séminaire de renforcement des capacités des acteurs locaux qui se tient depuis mardi ,3 juin 2025 à Bafoussam, avec pour but de mobiliser et de former des intervenants clés dans la consolidation de la paix.
Depuis mardi, Bafoussam, chef-lieu de la région de l’Ouest, accueille un séminaire stratégique pour renforcer les capacités des acteurs locaux en faveur de la mise en œuvre de la Résolution 1325 des Nations Unies.
Organisé par l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes (Alvf), ce séminaire rassemble 26 participants venus des régions du Littoral et de l’Ouest, des zones indirectement touchées par la crise sociopolitique qui sévit dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun depuis 2016.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet Femme, paix et sécurité en Afrique centrale (Fps-Ac), porté par un consortium d’organisations féministes de la République Centrafricaine, de la République Démocratique du Congo et du Cameroun. Financé par l’Agence française de développement (Afd) et le ministère de l’Europe et des affaires étrangères (Meae), ce projet vise à mobiliser les femmes et les communautés pour une paix durable et une meilleure inclusion dans les processus de prévention et de résolution des conflits.
La coordonnatrice nationale du projet, Elise Pierrette Mpoung Meno rappelle que c’est une étape clé pour renforcer les relais locaux capables de porter le plaidoyer en faveur de la Résolution 1325.
« Cet atelier est l’occasion pour nous d’élargir la base des intervenants qui pourraient nous aider à mener des plaidoyers au niveau communautaire, national et sous-régional pour que la Résolution 1325 des Nations Unies soit effective » ,
fait-elle savoir.Les participants, parmi lesquels figurent des membres des forces de maintien de l’ordre, des leaders traditionnels et religieux, ainsi que des représentants d’organisations féminines et de jeunes, ont été soigneusement sélectionnés pour leur rôle stratégique.
« Les attentes à la fin de cette formation sont nombreuses. On parle de paix, et il faut connaître comment implémenter les mécanismes pour préserver et mettre en pratique une paix réelle. Cet atelier va nous permettre de renforcer nos capacités à ramener la paix dans les zones en crise et à assurer que les déplacés internes vivent en paix » , souligne Abdoulaye Fadil, chef de 3e degré et président départemental de l’Union islamique du Cameroun.
Le séminaire met l’accent sur la Résolution 1325 des Nations Unies, le Plan d’action national 1325 (Pan) , et les masculinités positives, des thématiques essentielles pour renforcer la cohésion sociale. Les formateurs, experts en genre et consolidation de la paix, utilisent une approche andragogique adaptée aux adultes, combinant exposés, études de cas et exercices interactifs.La ville de Bafoussam a été choisie pour sa position stratégique et son rôle de carrefour régional. La ville offre également un accès facile pour les participants venant des deux régions cibles.
« Ce séminaire ne vient qu’appuyer ce que nous faisons déjà sur le terrain. Nous voulons renforcer nos effectifs pour lutter contre les violences faites au genre » , explique Elise Kenko, présidente du Réseau des associations féminines de l’arrondissement de Douala 3e.
L’objectif final de cette formation, qui s’achèvera demain, 5 juin, est de doter les participants des outils nécessaires pour devenir des ambassadeurs de la paix dans leurs communautés respectives. Les organisateurs espèrent une mobilisation accrue autour de la Résolution 1325 et une meilleure mise en œuvre du Plan d’action national, qui est déjà à sa deuxième génération.
Ce séminaire marque une avancée importante dans la lutte pour la paix et l’intégration des femmes dans les processus décisionnels, dans un Cameroun encore marqué par les crises. Les résultats attendus, comme l’a indiqué Abdoulaye Fadil, sont ambitieux mais nécessaires
« Il faut ramener la paix. Ce séminaire nous montre comment y parvenir », ajoute-t-il.
Michel NONGA