La disparition de Boris Ewane Becker, un jeune Camerounais de la ville de Kumba, a plongé ses proches et la communauté locale dans une grande détresse.
Depuis plusieurs semaines, son nom a disparu des radars, et les derniers signes de vie remontent à une consultation médicale dans un hôpital de Kumba le 20 mars 2024. Selon des témoins et les résultats de l’enquête, Boris a subi une énième agression physique dans un bar fréquenté de la ville, laissant derrière lui de nombreux traumatismes. Mais ce n’est pas une simple bagarre. Derrière cette violence se cache un motif bien plus lourd : des persécutions à caractère homophobe, un facteur qui pourrait expliquer la disparition inquiétante de ce jeune homme.
Boris Ewane Becker, originaire de Kumba, a grandi dans une ville où les tensions sociales et politiques ont exacerbé la violence. Orphelin de père et de mère après qu’une attaque séparatiste ait fauché la vie de ses parents, Boris a, depuis ce tragique événement, été laissé à la merci de ceux qui nourrissaient une haine démesurée à son égard. D’après plusieurs témoignages, il a été victime de violences physiques répétées en raison de son orientation sexuelle supposée. Dans une société où l’homosexualité est sévèrement réprimée et stigmatisée, en particulier dans un pays comme le Cameroun, l’hostilité dont il a été la cible s’est intensifiée.
Le jeune homme, qui avait pris l’habitude de fréquenter un bar à Kumba, a été attaqué une nouvelle fois dans cet endroit qu’il considérait comme son refuge. Après l’agression, il a été retrouvé dans un état critique et a été emmené à l’hôpital de district de Kumba. Le médecin de service a diagnostiqué plusieurs blessures corporelles, des contusions sur tout le corps et un traumatisme important. Toutefois, après cette consultation, Boris a disparu. Depuis, ni ses amis, ni ses proches, n’ont eu de nouvelles de lui. Ses voisins et connaissances s’inquiètent, redoutant le pire.
Les circonstances de sa disparition laissent planer des doutes, et les autorités locales n’ont fourni aucune information officielle. Cependant, l’ambiance délétère qui règne autour de cette affaire met en lumière une réalité sociale inquiétante : le Cameroun est l’un des pays les plus homophobes au monde, où la persécution des personnes homosexuelles est courante, souvent ignorée par les pouvoirs publics. Les violences envers les homosexuels ne sont pas seulement acceptées par une frange de la population, mais aussi encouragées par l’absence de lois de protection et la répression systématique à l’encontre des victimes.
« Nous avons peur pour lui, on ne sait pas où il est. Tout le monde parle de lui, mais personne ne sait ce qui est arrivé », déclare l’un de ses amis proches. « Il a été persécuté depuis que ses parents ont été tués. Les gens le menaçaient constamment. Il a fini par disparaître. »
Avec cette disparition, l’inquiétude est grande : Boris Ewane Becker est-il encore en vie ? Dans un contexte où les attaques homophobes sont courantes et où la protection des droits des minorités est une problématique souvent négligée, la situation de Boris semble désespérée. Ses proches s’inquiètent qu’il ait été tué ou qu’il soit retenu en captivité quelque part, sans que personne ne puisse l’aider.
Dans un pays où les minorités sexuelles sont constamment dans le viseur de la société et des autorités, cette affaire remet en lumière la réalité des persécutions subies par des milliers de jeunes Camerounais qui, comme Boris, sont confrontés à l’intolérance, à la violence et à l’isolement.
Les proches de Boris Ewane Becker appellent à l’aide pour savoir ce qui lui est arrivé. Ils demandent des réponses et un soutien face à ce climat de haine et de violence qui continue de détruire des vies innocentes.