Face à la dégradation croissante des services télécoms au Cameroun, la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, a annoncé un plan d’action rigoureux à l’encontre des opérateurs MTN, Orange et Camtel. Au cours d’une conférence de presse tenue le 11 octobre 2024, elle a imposé une série de mesures destinées à améliorer la qualité des réseaux, tout en renforçant le contrôle de l’Agence de régulation des télécommunications.
Les opérateurs, sous pression, sont désormais contraints de répondre aux attentes des consommateurs, sous peine de sanctions imminentes. Face à la dégradation continue des services de télécommunications au Cameroun, la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, a tapé du poing sur la table. Lors d’un point de presse musclé tenu le 11 octobre 2024 à Yaoundé, elle a énoncé une série de mesures destinées à remettre de l’ordre dans un secteur en pleine tourmente. MTN Cameroon, Orange Cameroun et Camtel, les trois principaux opérateurs du pays, sont dans le viseur.
Des dysfonctionnements à tous les étages
Après une visite des installations techniques de ces entreprises, la ministre n’a pas caché son mécontentement.
« Les interruptions intempestives, la lenteur des services et la réduction de la bande passante pénalisent la vie quotidienne des Camerounais et freinent notre économie numérique », a-t-elle déclaré.
Les dysfonctionnements sont multiples, causés tant par des facteurs externes comme les coupures d’électricité et de fibre, que par des problèmes internes de gestion, de maintenance et de protection des infrastructures.
Pour y remédier, Minette Libom Li Likeng n’y est pas allée de main morte. Elle a demandé à l’Agence de régulation des télécommunications (ART) de renforcer ses contrôles et de se doter d’outils automatiques pour mesurer en temps réel la performance des réseaux. Désormais, plus question de laisser passer la moindre panne sans intervention rapide.
MTN et Orange priés de réagir rapidement
Chez MTN Cameroon, les attentes sont claires : mieux informer les abonnés pour maximiser l’usage des services et améliorer la satisfaction des clients. La ministre a aussi insisté sur l’optimisation de la fibre noire, fournie par Camtel, et un investissement plus soutenu dans les zones à forte densité de population. Objectif ? Permettre à chaque Camerounais d’accéder à un réseau performant, où qu’il se trouve.
Même son de cloche pour Orange Cameroun. L’opérateur devra intensifier le suivi en temps réel de ses infrastructures afin de prévenir les défaillances. Les zones densément peuplées, souvent les plus mal desservies, doivent désormais figurer en tête des priorités. La formation du personnel technique est également au programme, notamment pour les équipes en charge du cœur de réseau, une zone névralgique pour le bon fonctionnement de tout le système.
Camtel sous haute surveillance
L’opérateur public Camtel, quant à lui, se voit rappeler à l’ordre sur le respect strict de ses obligations contractuelles. Outre une meilleure surveillance des infrastructures, la ministre exige la multiplication des voies d’accès à la connectivité internationale, via des liaisons terrestres et satellitaires. L’idée est d’assurer au Cameroun une plus grande résilience face aux coupures fréquentes de son réseau.
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Un système de plaintes numérique en renfort
Dans deux mois, un système numérique centralisé pour la gestion des plaintes des consommateurs devra voir le jour. Ce nouveau dispositif permettra de suivre en temps réel les réclamations des abonnés, d’améliorer la transparence et surtout d’accélérer la résolution des problèmes. Plus question de laisser traîner les plaintes des usagers pendant des jours sans réaction
« Nous voulons un système où la réactivité et la transparence sont la règle », a insisté Minette Libom Li Likeng. Elle a promis que la première évaluation de la mise en œuvre de ces mesures se fera avant la fin du mois. Si les opérateurs ne se conforment pas aux directives, des sanctions seront prises, conformément à la réglementation en vigueur.
Un secteur sous tension
Les tensions autour de la qualité des services télécoms ne sont pas nouvelles. En avril 2023, le mouvement « Mode avion », lancé par des consommateurs exaspérés par les dysfonctionnements répétés des réseaux, avait déjà poussé le gouvernement à prendre des « mesures urgentes ». Parmi elles, le remboursement automatique du crédit non utilisé en cas de panne réseau ou encore la création d’un comparateur public des offres des différents opérateurs.
Mais cette fois, la ministre semble bien décidée à passer à la vitesse supérieure. Pour Libom Li Likeng, il est temps que les opérateurs cessent de se reposer sur leurs lauriers. « La qualité du service télécom est un enjeu majeur pour la satisfaction des consommateurs et le développement de notre économie numérique », a-t-elle martelé.
Le message est clair : MTN Cameroon, Orange Cameroun et Camtel ont intérêt à se conformer rapidement aux nouvelles directives sous peine de subir les foudres du régulateur. Une première évaluation de ces réformes est attendue dans les semaines à venir, et les Camerounais seront les premiers juges de leur efficacité.
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