La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) envisagerait d’acquérir 74,7% du capital de Chococam, la Chocolaterie Confiserie Camerounaise, une marque emblématique vieille de plus de 60 ans.
Cette opération, qui serait conduite sous l’égide du Directeur Général Alain Noël Mekulu Mvondo Akame avec le soutien d’Afrotopia Capital, société d’investissement dirigée par Fabrice Ndjodo, pourrait représenter un acte fort de souveraineté économique.
Historiquement, Chococam est reconnue pour ses produits populaires et son rôle culturel au Cameroun. La perspective d’un rachat par des intérêts étrangers avait suscité de vives inquiétudes parmi les acteurs locaux. En devenant actionnaire majoritaire, la CNPS chercherait à protéger ce patrimoine industriel tout en maintenant le savoir-faire camerounais.
Sur le plan économique, cette acquisition pourrait avoir un poids important: Chococam emploierait directement plus de 400 personnes et soutiendrait plusieurs milliers de familles via un vaste réseau de fournisseurs et distributeurs. Chaque année, la chocolaterie transformerait environ 2 000 tonnes de cacao local, valorisant ainsi une ressource stratégique pour le pays.
L’intégration de Chococam dans le portefeuille d’actifs de la CNPS viserait à conjuguer rentabilité et impact social. Disposant de plus de 1 500 milliards de francs CFA de cotisations sociales, la CNPS envisagerait d’investir dans la modernisation des infrastructures, et de promouvoir l’exportation régionale des produits. De leur côté, les syndicats salueraient cette démarche, y voyant une garantie de stabilité et de sécurité d’emploi pour les salariés de l’entreprise.
Cette opération s’inscrirait dans la stratégie nationale de transformation économique qui ambitionne de faire du Cameroun un pays émergent à l’horizon 2035. En s’inspirant notamment du modèle norvégien de fonds publics investis dans l’économie réelle, le pays pourrait ainsi renforcer son contrôle sur ses secteurs clés.
Selon Fabrice Ndjodo, ce rachat représenterait une illustration du concept d’« investissement patriotique africain », où les institutions locales protègent et développent le patrimoine industriel national. Le succès de cette opération pourrait encourager d’autres institutions camerounaises ou africaines à suivre cette voie.
En résumé, cette opération pourrait être un précédent majeur marquant la volonté du Cameroun de maîtriser ses outils industriels stratégiques et de préserver son identité économique face aux pressions étrangères. Un tournant historique en puissance pour l’économie camerounaise.