Trois renvois successifs, un suspect toujours entre les mains de la police, et une justice qui semble piétiner. L’affaire du petit Mathis, froidement assassiné dans son innocence, prend une tournure de plus en plus trouble. Ce 21 mai, Dagobert NWAFO, principal suspect, a de nouveau été conduit au commissariat du 5ᵉ arrondissement pour un « complément d’enquête ». Une décision qui soulève davantage de questions qu’elle n’apporte de réponses.
Pourquoi cette affaire, où les faits paraissent pourtant clairs pour beaucoup, traîne-t-elle autant ? Que cherche-t-on réellement à « compléter » dans cette enquête qui dure depuis près de deux semaines ? Et surtout, à qui profite cette lenteur judiciaire ?
Dans l’opinion publique, le doute s’installe. Certains évoquent déjà des manœuvres dilatoires destinées à étouffer l’affaire ou à protéger certaines personnes. La société civile s’inquiète, les médias relaient les interrogations, mais la justice semble sourde, voire muette. Est-ce la complexité du dossier ou le symptôme d’un malaise plus profond dans le traitement de certaines affaires sensibles au Cameroun ?
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Et que dire du silence du père du petit Mathis ? Hormis une déclaration encadrée sur la chaîne publique, il se refuse à tout commentaire. Pourquoi ? Est-il encore sous le choc ou cherche-t-il à éviter une question trop gênante : quel différend l’opposait réellement à Dagobert NWAFO ? Ce litige, s’il est avéré, pourrait-il être à l’origine de ce drame abominable ?
Le mutisme du père intrigue autant que les lenteurs judiciaires. La douleur peut-elle justifier un tel silence ou dissimule-t-il des vérités dérangeantes ?
Une chose est sûre : ce que l’on attend aujourd’hui, ce n’est pas un énième renvoi, mais la vérité. Et cette vérité ne viendra que si la justice prend enfin ses responsabilités. Le peuple observe. Et il ne pardonnera pas un échec.
Par Adiano Gerbain KOAGNE