Le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense du Cameroun, Joseph Beti Assomo, a présidé la réunion d’évaluation sécuritaire dans les quatre coins du pays. C’était vendredi dernier dans la salle des conférences du ministère de la Défense en prélude à la célébration de la 52e édition de la fête nationale du 20 Mai 2024.
Des hauts responsables de l’armée y ont pris part avec pour but de cerner les nouveaux défis qui les interpellent à travers le pays. Il en ressort clairement du discours du ministre Joseph Beti Assomo que la situation sécuritaire à travers le pays est sous contrôle. Toutefois, cette fête se tient dans un environnement marqué par plusieurs défis sécuritaires polymorphes, tant sur le plan national qu’international.
En effet, la situation sécuritaire internationale reste marquée par deux conflits majeurs : la guerre russo-ukrainienne qui préfigure le retour de la polarisation du monde en deux blocs et la guerre menée par l’Etat d’Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza avec d’importantes répercussions sur l’économie mondiale. A ces deux conflits s’ajoutent la lutte contre le trafic des stupéfiants à l’échelle internationale, les flux migratoires massifs des pays du Sud global vers l’hémisphère du Nord, le terrorisme extrémiste en Afrique Sahélienne, au Proche et Moyen Orient, en Europe de l’Est comme l’illustre le récent attentat ayant fait plus d’une centaine de victimes il y a quelques jours dans une salle de Moscow en Fédération de Russie, indique d’entrée le membre du gouvernement.
Une situation sous contrôle
Sur le plan national, la lutte contre Boko-Haram reste une préoccupation majeure dans la région de ‘Extrême-Nord du Nord. « Les terroristes de Boko Haram, qui, profitant de nombreux couloirs de mobilité charriée par la saison sèche, effectuent des incursions, notamment dans les Départements du Logone et Chari, du Mayo Sava et du Mayo Tsanaga. Ces mêmes terroristes commettent en outre des enlèvements avec demandes de rançons. Ils posent plus des Engins explosifs improvisés sur les principaux axes routiers de cette Région. En coalition avec la FMM, nos forces maintiennent une pression soutenue et une posture offensive qui permettent d’annihiler la plupart de leurs actions sur Notre territoire », souligne le ministre.
Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, on apprend que la menace des hommes armés est de plus en plus circonscrite. Les récurrentes intimidations, enlèvements et projets d’attaques contre les populations civiles sont contenues grâce à l’anticipation et au contrôle du terrain par les Forces de Défense et de Sécurité. A la frontière Est, la situation est marquée par la reprise des activités du groupe rebelle centrafricain les 3R. Il est également à noter la recrudescence du phénomène d’enlèvements le long de ladite frontière. Les opérations offensives des Forces permettent de contrer ces rebelles, mais la vigilance reste de mise, a confié Joseph Beti Assomo. « Dans les régions de l’Adamaoua et du Nord, les phénomènes de prises d’otages assorties de demandes de rançons, le vol de bétail et l’assassinat des bergers sont circonscrits. Sur la façade maritime, le maillage sécuritaire demeure robuste. La situation est sous contrôle et les diverses Forces évoluant en synergie sur le plan d’eau combattent avec efficience la piraterie et le banditisme en mer ».
Au cours des travaux, les différents participants ont examiné les voies et moyens pour renforcer le lien Armée-Nation. Les différents exposés ont alimenté les échanges. Les recommandations issues de cette réunion d’évaluation seront adressées au président de la République.